Loéva Bénard
Dans un contexte social où la crise sanitaire et l'inflation ont fait renaître un besoin accru de liberté, les combats débutés en mai 1968 semblent toujours d'actualité. Un regain d'intérêt pour la pensée libertaire: des esthétiques naïves et colorées émergent de nouveau dans le design et la mode contemporaine et semblent annoncer une nouvelle vague contestataire.
- La tendance -
"Il n'y a pas de mode si elle ne descend dans la rue" Gabrielle Chanel. En effet, depuis des décennies, la mode balance entre le chic et le glamour des défilés, et l'utilitaire des vêtements portés dans la rue. Selon la couturière, toute mode ne serait donc légitime, que si elle est achetée, et portée par la cible à laquelle elle se destine.
Mode et société étant indissociables, il parait donc impossible de ne pas évoquer ces deux sujets conjointement. Au-delà de sa dimension esthétique, la mode répond d'abord à un besoin primaire de se vêtir, et fluctue donc en fonction des différents mouvements sociaux.
D'utilitaire, le vêtement prend vie et est enrichi de la personne qui le porte et du milieu social où elle se situe.
- Les Axes de travail -
Pour explorer et démontrer les liens entre l'esthétique de mai 68 et la pensée contemporaine, il m'a paru évident d'évoquer certaines pistes qui semblaient se prolonger aujourd'hui.
Beaucoup de combats, ayant émergé en 68, subsistent encore aujourd'hui et des problématiques comme le féminisme, la protestation, le rejet de l'uniformisation et de la société de consommation ont émergées.
Un vent de changement et de liberté souffle sur la France en 1968, et un besoin de renouveau se fait terriblement sentir.
Dans quelles mesures observe-t-on l'influence de mai 68 sur la pensée esthétique dans le design et dans le vêtement de 1968 à nos jours ?
J'ai don décidé d'étudier l’influence de cette rupture sur la pensée esthétique, puis de m'intéresser aux prémices visuels de l'indépendance des femmes, enfin, d'envisager les prolongements de la pensée soixante-huitarde dans la pensée esthétique contemporaine.
Moeurs et liberté
Protestation
Reminiscences
- L'objet -
Inspiré des dossiers d'archives et des journaux vintages, l'objet est constitué de beaucoup de photographies d'époque qui plongent le lecteur dans l'univers contestataire des manifestations.
La couverture en rhodoïd exprime le trouble et la perte de repère, ressentie parfois face à la frénésie des modes de consommation contemporains.
La pochette en papier bulle irisé orange exprime l'uniformisation et l'industrialisation qui s'accélèrent dans les années 70.
